19/05/2012

"and she's the moon"

Moi je croyais que le vent frais c'était désuet, mais la mode est au mistral déchirant comme ces pages pliée en quatre et jetées à la mer. La sèche au coin de la bouche, j'aimerais raconter de belles histoires, mais seul le sable dans mes mains s'évade. Reste les souvenirs et les regrets. Les mois passent, cinq mois presque. Les mois s'envolent et on vie comme si de rien n'était, et on vie puisqu'il faut vivre. Même les sourires naissent après ces jours sans fin où perdu, je marchais dans Marseille à la recherche de pas traînants qui résonnaient encore dans ma tête. Pour toujours. C'est bientôt l'été et les voiles sont doux, mes rideaux sont doux, soufflés par la brise. Savoir que je ne te verrais plus prendre un bain de soleil sur cette terrasse. Mais ça faisait combien de temps que tu n'y avais plus été. Les mots en avalanches. Moi je croyais que le mistral se tairait. Mais il ne la ferme jamais. Je me souviens que la vie est un jour très froid et parfois une éclaircie. J'apprends à être humble depuis presque cinq mois. Puisque l'on va vendre le lieu de mon enfance. Puisqu'on va vendre ta maison où je t'ai vue pour la dernière fois, tu avais l'air belle, tu avais l'air comme ça faisait longtemps que je ne t'avais pas vu ; plus maigre tout de même, et les cheveux plus blancs. Tu étais belle, et c'est ce qui importe. Les larmes, je les ai gardées alors. Pour le reste, il y a ces tempêtes, et l'impression d'atterrir aujourd'hui, parce que je me suis voulu très loin, jusque là. Pour ne pas que tout s'effondre. Parfois je pense à toi, et j'aimerais que tu sois fière de moi. Et je regrette toutes ces cigarettes que je calcine et cet alcool que je bois trop vite. Mais c'est ainsi. On va vendre ta maison à un jeune couple, et je crois que c'est bien. Parce qu'après tout, t'aurais préféré ça, qu'il y ait de la vie dans ta bicoque. De la vie du rire et des larmes. Et tes yeux bleus pour veiller sur tout ce beau monde.

10/05/2012

Dis moi si l'élu passera l'hiver ?

Il y a un trou dans mon jean, à l'entrejambe. Je ne veux pas savoir de quoi sera fait demain. Je voudrais oublier de me réveiller plutôt. Puis à quoi bon. Ca voudrait dire recommencer, recommencer sans cesse ; fuir. L'horizon semble rassurant. Il y a des bateaux au loin sur la mer. Tu crois qu'ils vont loin ? Je ne veux pas trop m'évader. Mais suffisamment pour sentir que le vent souffle plus fort au large. Mais il ne vente pas. La chaleur est épuisante, je me laisse faire, poussé par la soif. Ne restera que les bières pour fêter ça, et les pierres pour couler plus vite, à pic. Pour couler droit, et sentir la fraicheur. Et sentir que la renaissance est possible, comme toujours. Pour l'instant il n'y a que des cailloux dans mes chaussures.

(En attendant, MCA est mort, et je réécoute ces morceaux des Beastie Boys qui ont fait mon adolescence, de An Open Letter to NYC à Sabotage, Sure Shot... J'en passe. Je me demande où l'époque nous mène, le troisième maillot de l'OM pour la saison prochaine, designé par Akhenaton est moche, de toute façon, le foot c'est pas glorieux. En attendant MCA est mort, et on en a rien à foutre et ça me blase.)

09/05/2012

Au sud-est, rien de nouveau.

J'étais un jeune distrait, je demeure plus vraiment passionné par grand chose. Les jours passent, j'écoute la musique fort, mes oreilles me remercieront le jour où je déciderai malheureusement d'être vieux. Il y a des piles de disques qui jonchent les bords de mon lit, et des tas de livre par terre. A la recherche d'un sujet drôle intéressant, je vois les jours filer et je me vois ne rien écrire ici. Pourtant le soleil est toujours aussi rouge lorsqu'il se couche dans la mer. Et pourtant les odeurs du printemps et de l'été sont en plein dans mes narines. je sniffe ce gouffre appréciable, j'ai plus grand chose à attendre de la vie : peut-être que je suis heureux. Parfois je suis juste fatigué. Je me dis que les vacances étaient bonne, il a plu. Et j'aime les flaques du lendemain. J'aime. J'aime regarder filer les jours, encore ajouter une page de plus au grand livre. Peut-être qu'un jour je terminerai les histoires. Pour l'instant je me joue des suspensions ; je me voie pendu à une poutre moi qui ait tant peur du vide. Ne reste que les lueurs de l'harmonica. Demain ce sera l'été, nous serons libre. Nous serons libre de faire comme bon nous semble. En attendant les champs de blé, je vais me coucher (oui, je sais, il n'est que 20h53).