27/03/2012

C'est pas l'heure de m'en aller, le moment d'y passer ; encore.

On  a remballé les idées cadeaux fraîchement dépaquetées. On a écouté des chansons tristes. Les roues boueuses ne percent pas les tympans, et pourtant ce bruit me fait tomber dans les bruits du monde : là où tout se fige. On a essayé d'être joyeux tous ces dimanches matins et pourtant revient l'idée que sans toi moi j'suis foutu. Les vieux fantômes qu'on a mis dans le placard et l'armoire pousse trop fort et ça fout du bordel dans la chambre. Je referme le clic-clac et passe l'aspirateur sur une poussière qui me plaisait : elle était belle. Les rimes du même au même n'ont pas fait de nous des être semblables sensiblement différent. Je remue les briquets sans essence, cherche l'étincelle. Je rédige un mot d'amour, juste pour tes beaux yeux : juste pour que tu me serres contre toi et que tu me dises que tu m'aimes, pas que t'es en colère. c'est étrange comme un paquet de clopes éventrées, une journée à traîner au lit à ne rien faire, à regarder des images qui sont sans doute des photos défilés monochromes sur le grand écran d'une salle désaffectée : le grenier. Je laisse le vent être tempête. Il est l'heure sans doute, l'heure d'écrire dire rire. L'heure de tes yeux couleurs chocolats chauds. De siffler un hymne, de te dire des chansons d'amour par texto. Virer les missives, être la missive. Calmé tes peurs, tes cris et ta colère, être le rocher qui malgré tout résiste aux vagues. Être un rocher, que tu sois ma vague.

21/03/2012

Something in your magnetism must have pissed them off.

Les cordes qui vibrent, c'est comme une chevauchée douce sur cette montagne pelée. Le réveil doux au café noir, le sucre tombé par hasard dans les rêves de réveil. Lorsque s'ouvre mes paupières, je vérifie que tu es là et ensuite, apaisé, je m'endors. Je suis un vieux rafiot qui craque et ronfle et se gonfle et ne sait comment t'aimer sans exploser. Parfois ça me fait peur, et souvent j'aime ça, cette peur de pas savoir t'aimer pour t'aimer plus. Et c'est mortellement mièvre mais je m'en fiche. Je siffle des airs de musique en attendant que tu sortes de la douche. Je pianote comme si je savais faire des mélodies.
Le rythme de tes paroles m’apaise oui, je suis un vieux rafiot mais je vogue, vogue, vaille que vaille. Et à la fin du voyage, je me noie dans tes cheveux.

// Quand la piste de danse s'éclaircie, je te retrouve toujours au milieu à danser en regardant en l'air un peu la boule à facette. M'attendant, alors que tu ne sais quoi faire de tes bras. Quand la piste de danse s'éclaircie et que je te vois là, je veux t'emmener avec moi. //

06/03/2012

On aura beau parler de limites, je finirai avec une gomme à la main. On aura beau parler, on écoutera que notre salive blanche et dégoûtante au coin de la bouche. A force de trop parler je postillonne et éructe : je n'ai pas une vie intéressante il paraît. J'en ai rien à foutre des jugements bourgeois que je peux récolter et je tourne le dos très fier de ce que je suis. Intègre, j'allume ma clope / intègre je reste, la douleur à la gorge n'est qu'une musique de fond dont je me passe. Les percussions tribales, je ne les ai pas attendues pour être un sauvage. Mon rire tonitrue, il est l'heure de tout jeter tout ce que tu m'avais dit. Il est temps de passer par la fenêtre mes souvenirs de culpabilité. Ma tête bouge, il y a du vent et si je ne pleure, ce n'est pas les mots mais le froid.
Au dessus de tout ceci, de ma vie et mon passé, je flotte. Parce que j'ai appris à relativiser au milieu des plaques tectoniques de la vie : tu ne fais même pas des étincelles, tu déclenches juste un rire narquois. Je suis devenu mauvais. Ce sont les néons et les notes fausses qui m'ont rendu comme ça. Tout comme la lueur des stroboscopes et les pleurs ; les cris pitoyables et gémissants de la prise de conscience.

02/03/2012

There's something about you boy. But you're still the same.

J'en ai très peu à faire si Marseille brûle. Dehors est une vision vague abstraite : un décor de fenêtre. Mon antre est devenu temple depuis que tu y as mis les pieds. Et brûlent, fugaces, les idées qui sortent de mes stylos cramés sur des pages cornées. Je n'ai plus d'encre sur les doigts, je traverse les murs comme tous ces sons, ces respirations haletantes que l'on conjugue en symphonie.
Il fait gris dehors, et ça paraît nouveau comme à chaque fois. Les séquelles de l'hiver sur le mimosa gelé, les restes de l'hiver sur ma peau craquelée. J'ai mis du miel dans mon thé pour apaiser le feu de ma gorge. J'aurais voulu te dire. J'aurais voulu te dire, alors j'ai essayé de dire, mais il n'y a pas assez de mot tu sais. Et c'est caricatural. Mais tout ce qui est cliché je colle tout ça aux murs. Dépouillé sans toi, sans ta présence, les clips sur directstar sont redevenus insipide. J'attends que l'heure tourne, young & wild écrit au crayon sur le bureau pour que tu commentes la prochaine fois que tu seras à ma place. Je ne sais plus être acéré, mais tant mieux dans le fond. La douceur de tes mots enjolive plus qu'autre chose les longues journées où seuls les murs m'écoutent : la maison est déserte. Je chantonne, faux. Ce n'est pas le bon ton.
J'ai un sourire permanent et fatigué, comme repu de vivre, et c'est bien ça oui alors que je grignote une brioche tranchée et toastée. Je suis heureux de vivre, et calme de vivre. Et pour le mec borderline que je suis, c'est beaucoup tu sais.