13/06/2012

Puisque toutes les chansons parlent d'amour.


S’il s’agit d’avoir la rage moi j’en suis, et autour je peux faire les feux de joie nécessaire pour motiver les foules. Acéré ou asséché, la mer monte dans mon cœur et je suis écœuré. Ce sale gout de sel qui prend le pas sur tout le reste, sur tout ce que je suis quand il se fait tard. A relire des textes, à médire les messes, à mal lire les bouquins. On s’en est jeté une de trempes et c’était royal : les doigts de pieds en éventails les portables qui vibrent pour annoncer les bonnes nouvelles et les rires qui sortent de nulle part mais rendent sourds et s’accompagnent de grandes claques dans le dos. J’ai le vent dans le dos et ça me pousse, peut-être à être un homme meilleur, je rebondis sur tout et n’importe quoi, surtout sur mes propres fautes sans orthographe. Et toutes ces voix dans ma tête, est-ce qu’un jour elles sauront d’accord, parleront-elle d’elle-même mais en accord. Je cherche un endroit où démarrer ma résistance mais je ne réfléchis pas, je ne lâche rien : je suis un enragé. Mais je n’oublie pas la musique qui apaise, celle qui guérit mon cœur de malade et celle qui m’accompagne dans ces valses que j’oublie parce qu’elles se font à la frontière entre la vie et le sommeil. Dans ce moment unique durant lequel on meurt pour ressusciter le moment venu ; retrouvant la dignité comme un monde perdu, une péninsule qui se fait discrète lorsque la marée est haute ou basse.  Dans cet entre-deux je montre les dents sur mes gardes, parce que c’est ce qu’on m’a appris, et le piano m’aide souvent à surmonter les jours qui passent.

Il pleut comme seul en juin il peut pleuvoir, résistance d’un printemps dont seul l’herbe grasse garde une trace. Sur cette conclusion bancale je répands les mots sorte de méli-mélo touristique ; enfin tu sais bien quand perle la larme à l’œil tout est flou comme dans un kaléidoscope et c’est presque beau. J’en prendrais des acides, pour ensuite vomir et recommencer comme une machine qui ne s’arrête pas mais avance tout de même par cahots / chaos. Vieux tacot bon pour la casse je tremble lorsque je démarre et puis j’ai pour ambition de toucher les étoiles. Pour le moment la pluie perle au-dessus de ma tête et c’est rassurant cette musique. Allez viens. C’est tout ce que je me dis, mais je ne sais pas à qui je parle.

C’est lorsque le bordel devient établit qu’il est inquiétant voire insupportable. Lorsque ces tas bringuebalants de cahiers et de feuilles ne bougent plus depuis des mois qu’ils acquièrent le statut de montagne. Et moi j’ai décidé de ne pas regarder par la fenêtre de la journée, et peut-être de la soirée et encore plus de la nuit. Ce sera dur mais sont amers tous ces choix de vie qui me détournent de l’obligation de ranger pour me sentir mieux, plus à l’aise et en phase avec mes mots. Lorsque les monts s’écrouleront je penserai à m’arrêter, mais de toute façon le vent souffle trop fort pour me sentir rassurer par l’ouverture forcément excessive de ma boîte.
Je souffle et ouvre mes mains, je souffle sur mes mains ouvertes plutôt, pour voir si de la poussière s’y accumule depuis le temps. Il y a une musique dans ma tête qui me dit de ne surtout pas arrêter, mais je ne sais pas ce que je pourrai ne serait-ce commenter. Toutes ces histoires tristes qui sont chantées à la télé et à la radio, m’aideront-elles à me sentir mieux. Et dans cette interrogation graisseuse je me perds, dans cette mélasse où je ne prends pas puisque ça glisse plutôt que coller. Je suis triste, je pleure, comme une conséquence trop évidente. Mais pleurer n’est pas tout, le manque est plus fort. Alors, je fais craquer des allumettes pour qu’elles plient sous un poids qui n’est pas le leur et brûle le papier d’Arménie qui me rendra les doigts noirs à la recherche d’ombres aux travers de rideaux tirés. Les ombres chinoises de mon cœur et mon excitation voyeuse et perverse qui s’en suit. Je tire sur ma clope et quand j’expire c’est libérateur comme si se détruire rendait libre mais asservi tout de même. Je nage dans le paradoxe ; sans doute la pluie de la veille.

10/06/2012

C'est toujours la même histoire : quand j'ouvre la fenêtre ça sent la mer et c'est rassurant, ça sent l'humide aussi parce que le ciel vire au gris mais il ne pleuvra pas. Juin étouffant comme souvent, comme une sorte de rituel où je me fais bouffer pas à pas. Comme si juin devrait être le temps de l'ennui, le temps des vacances qui n'en sont pas, qui gardent un goût amer et des amis qui s'éloignent parce que l'on n'y peu rien : on s'éloigne tous pour toujours se revoir. Au milieu des révisions nécessaires mais abrutissantes pour des examens à rattraper, je regarde par ma fenêtre faute de mieux, et certes ça sans la mer, mais ça sent le regret aussi je crois. Ca sent les souvenirs qui font mal de six mois qui sont passés en un clin d'oeil sans me retourner, sans vouloir le faire sachant qu'un jour je n'aurais pas le choix. Le plus dur étant l'atterrissage, je m’agrippe à mon siège comme ce jour où je revenais de la vie que j'avais perdu à l'autre bout du monde et je crois que je suis un peu triste dans la lumière faible de ma lampe de bureau. Asphyxié sans doute, mes pieds s'en souviennent encore des kilomètres que j'ai du parcourir. Et depuis un temps très long je m'imagine la nuit dans un désert qui n'a de limite que l'aube suivante; Je m'étouffe et puis respire brutalement comme si ça changeait quelque chose de tout contrôler, de savoir. Les souvenirs ont un goût de fruit trop mur, un arrière goût dégueulasse, alors, soit, je suis en vie, mais j'aimerais plus parfois.

06/06/2012

Raconter et ne pas conter.

A force de brûler du papier d'Arménie, j'ai les doigts noirs, mais l'odeur est bonne. L'été tombe, progressivement et j'aime de plus en plus le crépuscule sur mes épaules ; sorte de pull-over doux, beaucoup trop doux que l'on ne trouve jamais dans les boutiques de mode. Les musiques sont des rouleaux compresseurs dont j'accepte la pression rassurante sur l'épaule. Je suis toujours un gamin lorsque je me réfugie seul dans mes draps la nuit, mais quand t'es là je prétends être un homme, je prétends être immense ; et tu me rends si grand.