25/09/2012

L'histoire d'un garçon

Les blagues de mon frère me font sourire. La musique n'est pas bonne et je trace des lignes perpétuelles, ne veux surtout pas lever le stylo du papier. Sorte de généalogie ; mais bientôt les feuilles des arbres seront mortes. Allez quoi ! Ca sert à rien de toujours dire les mêmes choses.

23/09/2012

"Dans mon dos coule le sang"

Je regarde la rue, le quartier vide. Dimanche après-midi, lueur étrange du soleil et pourtant les fenêtres ouvertes. C'est l'automne. Pour ce que ça change.
Le piano est une impasse dès qu'il est larmoyant, comme tous ces joints qui se calcinent aisément avec la vague de l'âme. Les lames de fonds sont émoussées, tant mieux peut-être ; je n'ia jamais su y faire avec les larmes.
Et les pas, dans les rues de ma tête alors que la nuit s'étirera, me tirera une balle dans le pied. Tremblant je laisse les gouttes froides dans mon cou. Et je voudrais que l'on m'explique ce que je ne comprendrai jamais. les sentiments, l'impression d'être une pleureuse, un gosse à nouveau ; un gosse voulant des questions à des réponses qui se posent alors que la bouche s'arrache.  Déflagration et période. J'avance comme un fantôme. 

22/09/2012

"Je rêve en criant dans la maison des feuilles"


Il brûlait du papier, mais le temps paraissait long. Et les doigts s’enfonçaient dans son bureau, dans cette chambre dans ce cœur de femme ; ce joli cœur. Le chant venait des cavernes et la fumée de sa bouche / et dans les haies de guêtres il y avait son trésor. Une chanson large et des retours à la ligne. Pourvu qu’il soit l’heure / d’ouvrir les yeux. Une chanson large de vague primesautière / de prime abordage.

Il bougeait la tête, mais sa nuque était scotchée aux pas des éboueurs / la nuit sirène pesait sur les épaules de tous ces gus aux artères dilatées par la pisse qu’ils servent Chez Mus. Et il bougeait la tête ouais, collant ses chaussures sur le pavé céleste, sautant et tombant à la fois comme ces cascades asséchées que je boite quand coule l’air du soir. Les synthés qui s’écroulent sur le beat allument toutes ces clopes d’un geste matinal, et calcinent les jours de doute.

Il roulait, roulait vers l’avenir / ses clopes pour mieux les donner aux plus offrants et l’offre était ahuri-intelligente. Et je pense à tous ces mots que l’on peut rentrer dans d’autres / étrange film de cul alors que les fesses à l’air je plonge. Il roulait sans le sou, sans le soir, juste avec des bougies comme ses dix doigts. Et trempait par la trompette les dérapages c’était les rues New-yorkaise qui inondaient le salon. Surnage / mage / marge…

Il parait qu’on se fait vieux.

19/09/2012

Pendant que le loup n'y est pas.

La nuit je rêve que je longe les steppes de ton corps ; et puis je pars en fumée. Mes doigts brûlent les premiers et je regarde les cendres qui s'envolent. Et même si c'est pas vrai, chaque nuit je meurs en rêve en boucle et je longe les steppes de ton corps, ton corps est une étape que je répète, que j'articule, malgré le noir de mon crâne, le noir de mes mots. Et chaque pulsation répète l'envie qui fait monter le salive à la bouche et moi mes airs de crâneur. Je plonge dans ton corps, et malgré les cendres ; qu'est-ce que je deviens, dispersé dans nos nuits ? Mes mots se barricadent, le pli au milieu du front ; est-ce ainsi que l'on progresse dans cette forêt terrible et pâteuse ? J'écoute ces cuivres, ce souffle épique lorsque j'arrive à cette immense impasse, et toutes les images reviennent.

Et dans la nuit je me vois au milieu de cette piste de danse et les enceintes martèlent ce son bien trop rapide pour moi. J'ai les cernes, le mal de mer et la jambe faible. Je me propulse et encore, et encore, les mots reviennent comme des coups de rames. J'avance.

La nuit je rêve que je meurs, mais je ne sais pas comment puis quand mes yeux s'ouvrent, il est trois heures du matin et mes parents sont dans le salon parce qu'ils n'arrivent pas à dormir. Etrange vision insomniaque. je souris alors / pense à toutes ces steppes, ces kilomètres de corps parcouru. Et alors les draps sont cette vague qui me submerge : je suis bien enfin.

11/09/2012

Aucun Express.

Où en sont les lignes droites alors que je tangue ? Il parait qu'il fera bientôt froid, il parait que le vent souffle parfois. les musiques sont les mêmes, les schémas les mêmes, alors que j'arpente les nuits loin de ton corps comme on plonge dans des gouffres trop profond pour prêter à sourire. Et j'aimerais poser le doigts sur quelque chose, sur une surface bien plus vraie que les mots et la mort. Dans les creux des vagues de nos peaux, dans les creux des couettes et des sens qui se retrouvent flingués ; la faute à la drogue sans doute. La larme est facile mais elle assèche le gosier et j'ai bien trop soif, malgré mes envies de sucre et mes pieds emmêlés. J'attends l'heure où les réveils sonnent pour marcher droit ; because you're mine etc.

Reste le bruit de la musique, les boîtes vides des surgelés qui nous maintiennent en vie, et les ritournelles désespérantes (la meilleure des polices, tu sais). La guitare à bout de souffle me fait courir le cul sur ma chaise. Je plonge dans des pages profondes, je me taille les veines de cette encre encore noire qui a une douce saveur. Et on aura beau crier, on aura toujours nos voix de gosses. Je pense à ta peau et elle est douce, et c'est le seul souvenir que je veux garder alors que ma tête bouge, alors que j'ai la rage et je veux frapper mais que seul le vent me répond. les lignes droites ont du fuir, de peur d'être rattrapée par l'acide de nos tempêtes.

06/09/2012

Kick, snare : comme toutes ces musiques synthétiques du milieu de la nuit.

Coexist

// Et tous ces mots que nous ne nous dirons jamais je les ai placardé quelque part car il est bon d'avoir un quelque part ; d'écouter les morceaux qui ne plaisent qu'à moi, ceux-là même où il y a juste un peu de guitare qui raconte des histoires. Et en miroir toutes les sources qui coulent de ma bouche finiront en salive immense / tas déchirant et aqueux de glaires mal dégrossies, crachées après le joint du matin, soir, après-midi. Juché sur mon monde je dilate mes paupières. C'est une belle musique. Les mots viennent sans logique, ce que je sais, c'est que je n'ai pas faim, mais mal à la tête et que le ventilateur qui tourne dans mon dos ne me pousse pas vers l'avant. Scotché par le rythme. Je suis ce garçon au milieu de la cour, celle des grands. je suis un chenapan qui ne s'énerve plus pour rien du tout, qui a commencé à se raisonner, à se dire que l'accent marseillais ne plait pas à tout le monde ; chacun ses tares, eux sont juste des tristes cires.

// Et quand recommence la chanson, je suis, tambour battant, à bout de souffle. on signe, on persiste ; je sens le sol qui se dérobe et dérobe encore. Je veux rouler très longtemps sur le siège passager aux côtés de mon frère qui me fait écouter tous ces morceaux crépusculaires qui me font me sentir vivre. Et fredonner Aznavour ensuite en rentrant chez moi, hier encore ouais. Hier est encore plus loin que ce peut-être demain et c'est une dure épreuve que d'en arriver là, au milieu de cette terre dévastée à l'herbe brûlée qu'est le présent. Au milieu du béton pousse les tours, je le savais déjà mais je ne l'accepte toujours pas.

// Et à la reprise ultime l'apnée est saisissante, me fait découvrir que mon cœur bat, que les palpitations sont comme des noyades d'euphorie chimique que l'on inhale dans ces petites bouteilles marrons transparentes. Et c'est l'heure de rentrer chez soi ou chez un ami, s'écrouler sur le matelas par terre, trouver un panorama satisfaisant. La salive n'est qu'un vieux souvenir, elle a été remplacée par le pastis et la bière ; cela peut faire rire. Les poches sont vites crevées dans cette économie dérisoire. Se lève le soleil, comme une nouvelle journée que je n'attendais pas vraiment. Je sais tout de même que le temps passe, même s'il est pâteux : c'est tout de même rassurant.

02/09/2012

Amen //

Et les trompettes sont des hymnes comme je le dis souvent ou comme j'oublie de le dire souvent. Rincé à la bière, ne reste que les mêmes mots qui reviennent souvent dans la bouche. les oreilles sonnent comme si les basses étaient killées par ce DJ bien trop mauvais au scat qui sort les mêmes nouveautés depuis deux ans se croyant frais. La boucle écrase ma tronche, parce que c'est la bonne musique, le bon rythme le bon moment. Alors que la nuit s'annonce longue, qu'il est quatre heures du matin peut-être, les dents deviennent longues, les sourires carnassiers de l'alcool et sur mon visage la marque de toutes ces griffes que je ronge au bout de mes doigts. Les larmes de sang ne sont que des hallucinations que j'apprécie momentanément alors que la vie me défonce. le bruit du briquet est rassurant comme un calin que j'ai oublié, comme la chaleur des mains qui se tendent. Et sur ces bancs inconfortable, combien de choses se règlent, combien d'embrouilles aboutissent ? on finira bien vieux et triste.

hier il est l'heure d'écrire et de vivre, de respirer enfin parce que la vie est dure ;
Les guitares comme les cuivres
Sont les instants gâtés de Jéricho
Exil
Et sans idée la vie reste faible. j'ai oublié les rimes, le rythme et la poésie. Toujours la même chanson en tête comme une ritournelle guerrière. Je ris quand même, je ne crois plus au destin, je ne crois plus en rien ; peut-être ai-je la rage // l'automne arrive.