20/02/2012

Il paraît qu'on peut se battre, faire des feux de camps, danser autour, et ne pas se rendre compte surtout qu'il fait froid dehors, que la buée nous sort de la bouche à chaque fois qu'on balance une connerie. Une bière à la main, des clark's aux pieds. L'heure, j'ai oublié de la regarder. C'était la nuit, le reste je m'en foutais, je laissais au loin les plages pour des pages de couleurs. Dans le fond je suis un garçon sympa j'crois.

Sur le toit du théâtre d'Aix comme ailleurs, l'horizon n'est qu'une idée abstraite. J'écoute les mots être décisifs, tristes aussi, j'écrase une clope : la fumée pique. J'écris pour garder le rythme. Je n'ai rien à dire. J'écoute La Roux à fond, en baillant, las de ces semaines qui ne savent marquer un temps d'arrêt. Tout ça n'a aucun intérêt.

10/02/2012

Freestyle.

Que fera ma voix éraillée dans ce silence gêné ? Vide sur vide. Oui, très vide. Peut-être mourra-t-elle à peine née. Et le bruit viendra après, affamé. On ne peut lui en vouloir, c'est une histoire de cage, de malaise social et de tours qui sont, il faut le dire, grise. Au final, on rêverait voir de la lumière qui traverse le ciel bas, mais pour le moment il neige pendant des heures sans que personne n'ose dire que l'on en a rien à faire qu'il fasse froid en hiver ; pour une fois l'hiver est vrai à Marseille et tant mieux peut-être.
Mon casque sur l'oreille je rase les murs glacés. Je bouge la tête dans l'ombre du grenier, j'entasse des feuilles vierges et volantes, rayé de noir de quelques mots qui n'ont rien à voir l'un avec l'autre. Et au milieu de ce cadavre peu ragoutant d'idée, je me dresse. Je bouge pas, j'attends ton retour, pour avoir le sourire.

06/02/2012

wild, wilder, wildest.

Des filets d'idées s'échappaient de ta clope et ensuite, je me suis réveillé. Tu étais là, et c'était doux je crois. Il y avait des synthés qui égrenaient des idées, il était minuit et quelques malgré mes lunettes de soleil, et on tombait dans cette danse à mille temps. On faisait l'amour aussi, à en avoir des courbatures, à se sourire au final, avec cette rage que la vie ne cesse de répéter à nos oreilles. Il fallait que l'on se venge, et à la fin t'as allumé ta clope pour que tes idées s'échappent.
Je regardais le ciel sans étoile en frottant mon nez, cela avait beau être l'hiver, j'avais l'impression de brûler près de toi. Tu m'as parlé d'étoiles filantes et j'ai pas compris ; et j'ai souri. Je bougeais la tête sous cette lumière violette et soudain pâle, hachée, du stroboscope. On sautait partout, heureux de vivre, mes cheveux collant sur mon front suant. Toi t'avais ton haut transparent, celui de nos premières embrassades. Que peut le désespoir contre ça ?
La nuit lorsque tu n'es pas là / lorsque je ne dors pas / je pense à toute cette vie que l'on mâche pour pas tomber, et je me sens plein. Même si la vie est triste, que la pluie tombe et que parfois même il neige. Même si les mots des autres font mal aussi, parfois. On marche, on marche. On parcourt la nuit comme toutes ces autoroutes où l'on ne sait mettre le pied sans vibrer. Et chaque soir la piste de danse scintille de nous attendre. C'est à partir de là que la vie devient belle.

// Alors que j'ai parcouru la nuit froide pour rentrer dans mon royaume, j'invoque ces mêmes sons sortis des années 80, d'une idée des Etats-Unis, surtout de Miami. A la recherche de néons roses et turquoises dans cette nuit glaciale, j'ai laissé le vent me parler de musique. Les madeleines sont synthétiques, il faut s'y faire. Il y a cette photo de toi que je retourne sans cesse dans mes mains à m'en user les doigts. Et je bouge la tête, en espérant que tu penses à moi. //

03/02/2012

Tu avais des jupons de princesse d'ailleurs dans mon rêve, mais au réveil je te préférais nue contre moi.

Il est loin le temps des supernova, maintenant c'est triste, mais faut savoir qu'il n'y a qu'un tableau noir et vierge qui me contente. Je gribouille plus sur mes cahiers, je n'ai plus de cahier, j'ai tout jeté de mes expériences, je n'en avais que faire et pour la peine, je relis John Fante pour me donner le sourire ; Wait Until Spring, Bandini. Comme si ça s'adressait à moi. Mes pulls à grosses mailles mon Duffle-coat, et les écharpes dérisoires de nuages dans le ciel bleu glace. J'ai peut-être de l'allure, l'air intemporel, j'ai figé beaucoup de souvenir au creux de mes mains alors que les alpes brillaient de blanc. Sur les chemins du retour, je pense au pèlerinage terrible de mes lectures. J'écoute toujours les mêmes tubes à la radio. Je fais dans le facile, tape dans la caisse et le garde-manger pour me maintenir en forme.
Il est loin le temps des supernova, le temps où l'on s'aimait pas et que l'on croyait s'aimer trop. Maintenant une minute loin de toi est un calvaire aux odeurs de carnage. Et tu m'incarnes, et je t'incarne ; lorsque le papier d'Arménie brûle dans ton antre, moi je veux juste te faire l'amour nus au milieu du vide de ce bâtiment austère : loin du bruit tapageur des autres vies, parce que des autres, on s'en fout. Il est loin le temps des supernova, mais dans mes bras, j'accueille la lumière. Et la passion s'envole comme des flocons de vie au milieu de cet hiver retardataire.